Le comportement alimentaire du chat

Pourquoi un chat mange-t-il de petits repas tout au long d’une journée ? Pourquoi certains d’entre eux sont-ils capricieux ? L’étude du chat sauvage ainsi que des tests alimentaires chez nos chats permettent aujourd’hui de mieux comprendre nos petits félidés.

L’influence de ses origines sauvages

Par ses origines de félin sauvage, le chat est un chasseur strictement carnivore. Il ne se tournera donc pas vers des légumes ou  des fruits comme le chien si les proies viennent à manquer. Malgré sa domestication, le chat a gardé cet instinct de chasse. On peut donc déceler des reliquats de comportement.

Dans la nature, le chat mange des proies comme des souris ou des musaraignes. Il mange donc par petits repas. Le chat domestique a gardé cette habitude et grignote entre 12 et 20 repas par jour, de jour comme de nuit.  Le chat sauvage fait entre 3 et 5 tentatives avant d’attraper sa proie, il n’attend donc pas d’avoir faim pour chasser. Notre compagnon fait de même chez nous, il ne mange pas nécessairement par faim mais par son habitude de grignoteur.  

Le chat sauvage régule l’énergie ingéré car l’obésité n’est pas compatible avec une activité de chasse. Cette autorégulation est bien souvent perdue par nos chats domestiques qui néanmoins gardent le comportement de grignoteur. Ce qui peut expliquer qu’un certain nombre d’entre eux sont en surpoids.

L’influence du milieu

Le chat aime sa tranquillité et est très sensible au stress. Un chat stressé aura tendance à se lécher de manière excessive et/ou à manger trop, sorte de boulimie. Cette anxiété peut venir d’une insécurité dans son environnement. On veillera donc à aménager son milieu en lui permettant d’avoir des endroits pour se cacher (sous le lit, au-dessus d’une armoire).

Le comportement du chaton au moment du sevrage a longuement été étudié. Le chaton choisira de manger ce que sa mère consomme même si ce n’est pas la nourriture la plus appétante parmi celles proposées. Les préférences alimentaires sont acquises et non pas innées, elles sont donc influencées par l’environnement. C’est ainsi que une chatte conditionnée à manger des bananes aura des chatons qui feront pareil bien que de la viande soit mis à disposition.

Le chat sépare virtuellement son milieu selon son activité. Ainsi, un chat va distinguer trois zones bien distinctes : la zone de vie, la zone d’alimentation et la zone de litière. Il ne faudra donc jamais placer son bol de nourriture et d’eau à côté du « bac à crasses ».

 

La manière de manger

Un chat choisit de manger un type de nourriture en faisant d’abord intervenir son odorat. Le goût ne vient qu’en deuxième lieu. Les félins sont particulièrement sensibles au goût amer, cela leur permettent d’éviter certains toxiques comme la strychnine dont l’amertume est importante. Ils apportent également beaucoup d’importance à l’acidité de la nourriture mais par contre n’est pas du tout attiré par le sucré.

Le chat n’est pas un animal qui a besoin que son alimentation change. Il est donc inutile voire même déconseillé de modifier la nourriture. En effet, à chaque type de nourriture correspond une flore enzymatique et bactérienne pour assurer une bonne digestion. Si vous achetez un sac différent, les protéines seront différentes et la flore devra s’adapter. Ce qui peut entrainer de la diarrhée si ce changement se fait brutalement. De plus, le chat est sensible à la néophilie (comportement de préférer une nouvelle nourriture plutôt que l’aliment habituel). L’animal est attiré par la nouveauté et a même tendance à la surconsommation. De plus, changer de nourriture rendra votre chat capricieux.

A contrario, le chat peut développer une aversion vis-à-vis d’une nourriture lorsque celle-ci est associée à une situation désagréable. C’est pour cela qu’on n’introduira jamais une nouvelle alimentation lors d’une hospitalisation même si c’est nécessaire pour le traitement.

Le saviez-vous ?

Il existe trois modes de préhension de la nourriture. La façon la plus classique et la plus répandue est le mode « labial ». Le chat attrape les aliments par les incisives. La deuxième « supra lingual » consiste à utiliser la face dorsale de la langue, comme un lapement. Le dernier procédé est « sublingual », la plus atypique. L’animal colle la nourriture à la face ventral de la langue et la retourne pour diriger la croquette (ou autre) vers le fond de la gueule. Cette dernière méthode est beaucoup plus utilisée chez les chats à face courtes (dites brachycéphales). Leurs mâchoires ne permettent pas la préhension par les dents.