La remise au pré et gestion

La remise au pré des chevaux est un moment important que tout le monde attend dès le retour du beau temps. Afin de profiter correctement et le plus longtemps possible de l’herbe, il est nécessaire de s’organiser.

 

Pour passer du régime d’hiver au régime d’été, une transition alimentaire est indispensable. En effet, la flore digestive est composée d'enzymes et de bactéries adaptées selon le type de nourriture. Une flore perturbée peut causer  de la diarrhée ou des coliques. On veillera donc à remettre progressivement les chevaux en prairies. On commencera par les faire brouter une à deux heures par jour dans une petite parcelle. Le temps et l'espace accessible pour le ou les chevaux seront augmentés sur 2 à 3 semaines. Quant aux granulés, ils seront progressivement réduits.

 

 

La préparation d’une prairie démarre par une revue post-hiver. On vérifiera ainsi  que les clôtures soient en bonne état et l’absence de tous objets dangereux qui aurait pu y être jetés (bouteilles en verre, fils barbelés,…)

 

Comment gérer l’herbe ?

Pour pousser, l’herbe a 3 exigences : une température de 10 à 20°C idéalement, du soleil et de la pluie. Pour éviter de casser le cycle de croissance de l'herbe, il est préférable d’attendre qu’elle ait 8 à 10 cm de haut pour y mettre les chevaux. Ainsi malgré la pâture, elle continuera à pousser et on pourra en profiter toute l’année. La fertilisation de la pâture avec de l’engrais n’est pas nécessaire voire pas conseillée, elle augmente la quantité d’azote dans l’herbe. Ce qui n’est pas apprécié par les chevaux et qui est même plutôt néfaste au bon fonctionnement digestif. De Plus, le cheval est un animal aux besoins relativement faibles (hormis gestation et lactation), il n’a donc aucunement besoin d’une herbe enrichie.

 

Avant le passage à l’hiver, on veillera à laisser à l’herbe environs 6 cm de haut. Ainsi, elle repoussera plus facilement au printemps. Les zones abimées du terrain doivent être corrigées et ressemées à l’automne. Vous éviterez de cette façon les zones à mauvaises herbes.

      
Photo: surpaturage hivernal, repousse difficile au printemps et multiplication des mauvaises herbes

 

Pour conserver une prairie dans un bon état, un espace minimum par cheval doit être surveillé. Il faudra compter un hectare par cheval si vous comptez le laissez manger uniquement de l’herbe sur toute la belle saison.

 

Je vous conseille de morceler votre prairie en plusieurs parcelles à l’aide d’un fil électrique. Cela a deux effets bénéfiques. Le premier est qu’ainsi l’herbe poussera plus rapidement que si elle était régulièrement brouté. Le deuxième avantage est que le cycle des parasites sera ralenti, empêchant donc de contaminer excessivement votre cheval.

La présence d'un abri est essentielle, même en été. Les chevaux pourront s'y protéger du soleil, des insectes ainsi que des intempéries. L'idéal est d'avoir l’entrée à une orientation sud-est, opposée aux vents dominants.

 

Depuis peu, nous savons que la myopathie atypique est due à des graines (« petits hélicoptères ») qui tombent des arbres de type érable. Leur ingestion provoque des troubles importants  en quelques heures chez le cheval, la plupart du temps mortel. Il est donc préférable d’éviter les prairies bordées de ses arbres au printemps et en automne quand l’herbe est courte.

 

Il est bien sur inutile de vous dire qu’il faut un apport d’eau suffisant dans la prairie. Un cheval peut boire jusque 50 litres par jour selon les conditions climatiques. Une jument gestante peut même boire d’avantage.

 

Comment gérer l’infestation parasitaire d’un pré ?

Il est impossible de n’avoir aucun parasite sur un pré. Mais il existe quelques moyens simples pour diminuer la pression d’infestation.

 

  1. Faites une pâture alternative toutes les 6 à 8 semaines entre vos différentes parcelles.
  2. Faites une pâture mixte en mettant moutons et/ou chèvres avec les chevaux ou en alternant.
  3. Respecter la charge d’un cheval par hectare.
  4. Traiter une fois par saison tous les chevaux avec un vermifuge.
  5. Alterner les vermifuges avec des molécules différentes pour éviter les résistances.
  6. Vermifuger les chevaux quelques jours avant le changement de parcelle.
  7. Ramasser les crottins qui constituent une zone de haute charge parasitaire et une zone de refus. Cela favorise la pousse de mauvaises herbes.
  8. Traiter tout nouveau cheval et mise en quarantaine de 48h avant la mise au pré.

Dr Vaessen Marie